Faire comme un oiseau
J’ai pris Michel Fugain au mot quand il chante :
Fais comme l’oiseau
Ça vit d’air pur et d’eau fraîche, un oiseau
D’un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut
Je m’souviens c’était un vendredi. Un vendredi du mois de juin 2012
Un merveilleux baptême en parapente
Au départ, nous devions être deux pour cette aventure. Juste Pascal et moi. Puis, comme il y a une trentaine d’année elle avait fait un saut en parachute, j’ai proposé la sortie à ma mère et elle a de suite accepté (la soixantaine bien entamée, faut quand même le faire ! c’était génial de partager ça avec elle)
Donc nous fûmes 3, ma mère, Pascal et moi
Je me souviens ce fut un grand jour,
Nous allions plonger dans le ciel bleu
Ce fut encore mieux que ce que j’aurais pu imaginer
Un sentiment de liberté
RDV pris à 9h, sous un grand platane avec une stèle, un peu avant Cervione
Le temps était clair, le temps était beau
les gens arrivèrent dans une puissante et vieille jeep Toyota antédiluvienne
Il y avait Dominique, Greg, Patrick et Steeve l’américain,
Il y avait nos pilotes : Michel, un pépiniériste qui accompagnera ma mère, Yves, prof d’ulm, qui volera avec Pascal et Laurent, un vendeur immobilier qui s’occupa de moi
Les conditions n’étaient pas idéales car peu de vent
Pour l’instant, nous ressemblions plus à des sardines entassées dans la jeep qu’à des oiseaux. Nous avons traversé le village, nous sommes arrivés sur une piste. Une des personnes est descendue pour mettre la jeep en mode 4×4 par l’extérieur. Et puis ça a commencé à grimper très fort en lacets impressionnants. Je n’aimerais pas effectuer le trajet à pied. Par endroit, on croirait escalader un mur. Après 20 grosses minutes, nous sommes arrivés sur le site d’envol (chapelle de La Scupiccia)
C’est joli ! La vue, à 750 m d’altitude, s’étend sur le village, sur toute la plaine orientale, sur la plage, la mer. Il y a une petite église (un resto y est adossé)
Nous nous sommes rafraichis à une source sous un châtaigner
Une chaussette sur un piquet indique la direction du vent
Le groupe prépare les voiles, un âne tente de les manger, des touristes nous regardent
Yves nous donne les instructions pour le meilleur départ possible : Le principe : Courir, le plus vite possible, en résistant à la force qui nous tire vers l’arrière
Greg décolle le premier
Puis, c’est au tour de Pascal, qui décolle du premier coup
J’ai immortalisé son décollage, et il a filmer pendant son vol
Le vent tombe
Laurent décide de prendre une autre piste de décollage un peu plus haut
Nous nous entassons de nouveau dans la jeep, on marche un peu, ça grimpe, il fait chaud, le matériel sur les épaules pèse lourd.
Le paysage est encore plus beau
Nous attendons l’arrivée du vent en combinaison. Une petite angoisse commence à pointer son nez
Ma mère est la seconde sur la liste. Elle rate son départ. En cause, sa chaussure. Elle la perd, tente de la rattraper, trébuche sur une pierre dans les fougères avec Michel et la voile sur elle.
Il râle ! Il faut re disposer la voile. Laurent décide de partir avant eux. Prise au dépourvue je pédale dans le vide, on manque de rater nous aussi notre envol
Laurent me sermonne mais je n’entends rien, je contemple Cervionne sous mes pieds. Nous découvrons d’en haut le cloitre franciscain du couvent de Saint-François datant du XVIème siècle (un lieu qui accueille des festivals de musique, l’été) j’ai un peu de vertige.
Laurent cherche les trous d’air pour prendre un peu d’altitude. Il espère atterrir sur la plage. Pas de chance nous atterrissons (debout) un peu avant, dans un champ. On re plie la voile, traversons la nationale, puis empruntons un petit chemin vers la plage. Nous sirotons un verre dans une paillote en attendant les autres. Ils arrivent 10 minutes après. Laurent et moi leur faisons croire que nous avons atterrit sur la plage. Cela ne tient pas longtemps. On rit, on blague on se prend en photo, Nous buvons nos Pietra.
J’apprends que ma mère à atterrit assise dans un champ de chardons. Ils sont déçus pour nous. Le vol aurait pu être plus long. Nous sommes ravi, (il a duré un peu plus de 20 minutes,) Nous les payons (un prix dérisoir, en Belgique ce genre de chose se négocie beaucoup plus cher, le sourire en moins)
Pascal, en beau fils qu’il es,t n’a pas manqué de fixer pour l’éternité l’atterrissage en douceur :
Petite digression : Grand remerciement à ces hommes oiseaux pour leur compétences et leur bonne humeur, Vous nous avez fait toucher des doigts un monde que nous ne soupçonnions pas ! fin de la digression
Nous nous quittons vers 14 h. Nous comptons profiter de la plage. (Pas pris de maillots, pas grave, Il n’y a personne, nous nagerons en culotte)
Le sable est blond, bouillant. La mer est bleue. Des sculptures en métal d’un certain Alain Decelle décorent la plage : mante religieuse, papillons, dromadaires en fer forgé. Steeve nous rejoint
Après, nous partons vers Cervione, capitale de l’unique roi de Corse Théodore de Neuhoff, « le pays des cerfs » pour visiter la ville. Nous observons de loin une curieuse bâtisse : le Palazzu di Funtanone, sujette à bien des légendes (on l’a dit hantée)
Cervione possède une cathédrale baroque dédiée à Saint-Érasme. Nous trouvons un Resto, nous allons y manger à la terrasse. Vu l’heure tardive, Ils n’ont plus rien à proposer. Mais la serveuse propose des salades garnies qu’elle va chercher dans un autre restaurant, plus bas, celui de sa mère) Sympathique et délicieux
Sous les conseils de Laurent, nous décidons de faire un détour par la cascade de l’Ucelluline avant de rentrer sur San Andréa
C’est une impressionnante cascade, en plein cœur de la montagne, sur une petite route en corniche entre deux tunnels taillés à la main
Son nom, Ucelluline, voudrait dire « oisillons » en Corse. Elle a été baptisée ainsi à cause des nombreux oiseaux qui viennent y nicher à proximité
Nous avons profité d’une vue avec d’un côté, la plaine, et de l’autre, la cascade.
Le retour s’est fait, tranquille, une route longue et sinueuse avec quelques villages perchés de parts et d’autres. Des étoiles pétillaient encore dans nos yeux, bien après notre retour au gîte. Même, encore maintenant, quand nous évoquons ce souvenir
Et, malgré le fait que certaines personnes ont prétendu en riant que j’ai tenté d’assassiner ma mère, que son âge ne lui permettrait plus de faire des folies pareilles, j’estime que c’était une expérience inoubliable. A faire absolument ! Outre le plaisir que j’ai eu à vivre cette journée avec elle, je suis fière de ma mère qui a osé faire le grand saut ! Et fière d’elle pour plein d’autres choses
Superbe site Cath et Pascal bravo !
C’est bien aussi de voler n’est-ce pas les amis !
J’ai eu ce bonheur pendant 4 ans.
Longue vie à corsicath !
Jeff